Outre le choc lié à l’annonce du cancer et la prise en charge intensive proposée au patient, celui-ci va subir de manière plus ou moins importante l’impact financier de la maladie. Cet impact se décompose entre le restant à charge lié à la stratégie thérapeutique et à une perte de ressource fonction de sa situation familiale et professionnelle impactant le revenu du foyer.

Financial toxicity impacts medication compliance, out-of-pocket costs and ultimately patient survival. This session presents risk, outcomes and strategies to reduce patient costs.

Ainsi, une session dédiée à la “toxicité” financière du cancer a permis de faire le point avec un focus américain. La prise en charge du cancer aux US et son retentissement économique pour le patient et le foyer n’a rien à voir avec ce que l’on connait en France. Cependant certains enseignements sont à prendre en compte par rapport à notre système de soin et à nos idées reçues.

Le fait d’utiliser la sémantique “toxicité souligne volontairement le lien qui existe entre restant à charge et données de survie.

4 domaines sont touchés par le financier:

  • L’observance d’autant plus sensible que la participation du patient au frais de prise en charge est conséquente
  • La qualité de vie
  • L’accès aux traitements
  • La survie des patients

Des données issues d’études portant sur les inhibiteurs de l’aromatase montrent que l’âge et le montant de la participation du patient au coût de traitement diminuent significativement l’observance et la survie du patient. L’âge est un facteur aggravant, les jeunes étant significativement plus exposés. De même, le fait de switcher les patients du princeps au générique diminue le restant à charge et par conséquent impactent positivement l’observance selon des modèles théoriques.

Par conséquent, la notion de valeur ajoutée du traitement prend tout son sens notamment dans le contexte du coût élevé des traitements pour un bénéfice incertain. De même, une meilleure communication entre l’équipe soignante et les patients est indispensable. Les données montrent que 52% des patients souhaitent discuter du sujet et seulement 19% le font réellement. Enfin, il existe des outils aux US comme le programme Finance (www.cancercare.org), des outils d’évaluation comme le COST permettant d’aider l’équipe soignante à aborder plus sereinement ce sujet épineux.

En pratique pour l’officinal

Il est surprenant que dans cette présentation, les orateurs aient mélangé allégrement la notion de restant à charge et la notion de perte de ressource. Il s’agit pourtant de choses différentes. Le restant à charge porte sur le coût que supporte le patient par rapport aux choix thérapeutiques et à leurs effets collatéraux alors que la perte de ressource représente la perte de revenu du foyer liée à la maladie (perte d’emploi, baisse de salaires, aide à domicile…).

Les premières analyses réalisées en France à partir d’un modèle empirique nous montrent que le montant en année 1 et en année n+1 est très variable en fonction des patients et des choix thérapeutiques. De même, les pertes de ressources peuvent être considérables pour les patients et le foyer. C’est un exercice complexe, qui tient compte d’un nombre conséquent de paramètres (près de 70 items) et qui nécessitent un archivage exhaustif des documents de la part du patient. Globalement, la notion d’impact financier semble relativement floue dans l’esprit des patients. Ils savent que le cancer à un coût mais ils sont incapable de définir une fourchette de dépense. Les résultats obtenus sont d’autant plus déstabilisant que le public a plutôt la notion que la prise en charge du cancer en France est de 100%. Erreur….

JS

 

logo_EPCO_Live_petit

Laisser un commentaire