En cette veille de noël, je souhaite rebondir sur un sujet qui me tient à cœur; les compléments alimentaires destinés aux sportifs. En effet, l’ANSES vient de publier sur son site une alerte liée aux mésusages de ces compléments dans le cadre de son dispositif national Nutrivigilance. (https://www.anses.fr/fr/).

En résumé, je cite: “le dispositif national de nutrivigilance, piloté par l’Anses, recueille les signalements d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires destinés aux sportifs. Ces signalements et la consommation répandue dans plusieurs disciplines sportives de ce type de produits visant le développement musculaire ou la diminution de la masse grasse, ont conduit l’Anses à attirer l’attention sur les risques potentiels pour la santé.

Des effets potentiellement graves pour certains, majoritairement d’ordre cardiovasculaire (tachycardie, arythmie et accident vasculaire cérébral) et psychique (troubles anxieux et troubles de l’humeur), ont été observés. L’Agence déconseille donc l’usage de ces compléments alimentaires aux personnes présentant des facteurs de risque cardiovasculaire ou souffrant d’une cardiopathie ou d’une altération de la fonction rénale, hépatique ou encore de troubles neuropsychiatriques, aux enfants, adolescents et femmes enceintes ou allaitantes.

L’Anses déconseille également la consommation de compléments alimentaires contenant de la caféine avant et pendant une activité sportive, ainsi que la consommation concomitante de plusieurs compléments alimentaires ou leur association avec des médicaments.

L’Anses rappelle par ailleurs la nécessité de prendre conseils auprès d’un professionnel de santé avant de consommer des compléments alimentaires….”

Cette annonce me fait réagir car elle vient s’ajouter à nombre de domaine de la santé, dans lesquels pour des raisons économiques, tout le monde veut pouvoir tout faire. C’est le cas dans le domaine très lucratif des compléments alimentaires pour les sportifs. On retrouve une profusion de produits disponibles à la fois sur Internet et dans bien d’autres commerces ou salles de sport.

Outre, les allégations présentées, les supports de communication utilisés, la qualité des produits de certaines marques est remise en cause avec pour conséquence, l’apparition d’effets secondaires ou bien d’une positivité aux tests anti-dopages.

La Société Française de Nutrition Sportive rappelle sur son site (http://www.nutritiondusport.fr), je cite “Seule la norme AFNOR NF 94001 permet de certifier l’absence de substance interdite dans les compléments alimentaires ou autres denrées destinées aux sportifs. La SFNS propose une liste (non exhaustive) de compléments alimentaires sécurisés vis-à-vis du dopage (donc normalisés AFNOR), actualisée au 13/05/2016.”

Un bel exemple fut une participation au salon Body Fitness qui a lieu chaque année à Paris. En me présentant aux fabricants en tant que pharmaciens, certains n’ont pas voulu me recevoir car les compléments proposés ne répondent pas aux normes françaises.

Alors OUI, la nutrition sportive est un domaine qui nécessite un certain niveau de connaissance pour pouvoir apporter de la valeur ajoutée aux sportifs en toute sécurité. Il nécessite de se former, de lire la littérature et surtout il oblige le professionnel à prendre beaucoup de recul par rapport aux supposés bénéfices des compléments alimentaires proposés. Le choix de ses partenaires est très importants.

Comme son nom l’indique, nous parlons de “compléments” et donc avant de se lancer dans leur promotion, encore faut-il que le socle nutritionnel du sportif soit adapté qualitativement, quantitativement à la discipline pratiquée.

Il faut s’assurer d’une alimentation équilibrée et diversifiée pour chacune des sources d’énergie, identifier les objectifs du sportifs, le niveau de pratique et de performance pour pouvoir ajuster son conseil. C’est un suivi qui doit se faire dans le temps en abordant l’ensemble des facettes de la préparation et de la récupération pour améliorer les performances du sportifs. Pour exemple: l’hydratation, la récupération articulaire, musculaire, nerveuse, immunologique, endocrinienne, énergétique et micro-nutritionnelle.

Ainsi l’équipe officinale est, une fois de plus, largement capable, par la diversité de ses compétences (si tenté qu’elle soit formée) d’apporter une valeur ajoutée décisive dans un domaine technique comme la nutrition sportive.

Pour les adhérents EPCO, un diaporama à visé d’un public plus ou moins averti, sur la nutrition sportive est disponible sur le site epcopharma.org. Il peut servir de bonne base pour comprendre la nutrition sportive. De nombreuses formations et ouvrages existent dont certains réalisés par des confrères (intégrant, entre autres, l’homéopathie et l’aromathérapie).

Je suis donc heureux de lire les recommandations faites par ANSES au sujet des compléments alimentaires pour les sportifs avec la mise en avant du rôle des professionnels de santé dans le conseil et l’évaluation des risques.

Joyeuses fêtes de fin d’année. En 2017 pour de nouvelles aventures…Sportez-vous bien !!!!

 

JS

 

 

 

 

 

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