Les résultats du létrozole à 10 ans marque un des temps forts de l’ASCO 2016. Comme chaque année, le dimanche après-midi est dédié aux communications considérées comme étant les plus importantes du congrès. Aussi nous n’avons pas accès aux données jusqu’au jour J.
Five years of aromatase inhibitor therapy either up-front or after 2-5 years of tamoxifen as become the standard of care for postmenopausal women with hormonal receptor positive. Extending treatment with an AI to 10 years may further reduce the risk of breast cancer recurrence.
L’étude MA-17 s’est déroulée en deux parties. La première évaluait l’intérêt du létrozole pendant 5 ans versus placebo chez des patients qui avait reçu 5 ans de tamoxifène. La supériorité du létrozole avait été démontré il y a plusieurs années (JCO 2012). L’extension MA-17 R a pour objectif d’évaluer l’intérêt de poursuivre le létrozole au-delà des 5 ans jusqu’à 10 ans versus placebo chez 1918 femmes post-ménopausées récepteurs estrogènes positifs et/ou récepteurs progestatifs positifs. Certaines des patientes de cette nouvelle étude n’avaient pas participé à la première partie de l’étude MA-17. A l’inclusion, les patientes prenaient du létrozole depuis 4.5 à 6 ans.
L’objectif principal est d’évaluer la survie sans progression (DFS). Les objectifs secondaires de l’étude sont entre autres, l’évaluation de la survie globale, l’évaluation de la qualité de vie et la tolérance du traitement.
A l’inclusion, les caractéristiques des patients dans les deux bras sont équivalentes.
Les résultats montrent que la survie sans progression est significativement supérieure dans le bras létrozole avec une réduction de 34% du risque de récidive (notamment au niveau du sein controlatéral). Par contre, la diminution du risque de récidive à distance n’est que faiblement réduit (-1.1% de réduction en valeur absolue). Enfin, la survie globale n’est pas significativement différente versus placebo.
Reste la question de la tolérance osseuse du létrozole. En effet, les inhibiteurs de l’aromatase (IA) sont connus pour impacter la densité osseuse des femmes traitées. Une densitométrie osseuse est réalisée en début de traitement par IA. Avec 10 ans de létrozole, le risque de survenue de fractures et d’ostéoporose est très significativement augmenté sachant que c’est un effet secondaire géré par le cancérologue.
En pratique pour l’officinal
Cette étude nous rappelle les résultats de l’étude ATLAS avec les 10 ans de tamoxifène. Quelle transposition pour ces résultats dans la vraie vie ?
Un début de réponse est venue de la discussion qui a suivie. Seul un petit groupe de patientes à haut risque pourrait bénéficier d’un tel schéma thérapeutique. Et seulement 3.2% d’entre elles auraient un avantage. Compte tenu de la balance bénéfice-risque du traitement sur 10 ans, ces résultats modifient peu la prise en charge du cancer du sein chez les femmes post-ménopausées.
Abstract LBA 001 – P. Goss
JS