Nous avons eu successivement deux communications orales sur le sujet du coût du diabète en France . La première porte sur le DT2 à partir d’une base de données appelée EGB (Échantillon Généraliste des Bénéficiaires) qui comporte aléatoirement environ 600 000 patients enregistrés dans la base de donnée de l’assurance maladie. La deuxième étude a été réalisée par l’assurance maladie sur le diabète au sens large et sur une méthodologie différente avec un focus régional et par poste de dépense. Tout cela pour dire qu’il est tentant de mettre en parallèle les résultats obtenus mais que les conclusions peuvent être erronées.Coût du diabète de type 2

Quand on parle d’étude de coût il est important de définir le périmètre d’analyse pour éviter les erreurs d’interprétation.

On discerne la consommation totale de soins (quel qu’en soit le motif), du coût de la maladie diabétique, de ses complications et pathologies associées (en rapport avec le diabète). De même on dissocie les coûts directs avec une perspective patient, assurance maladie et assurance complémentaire, des coûts indirects qui représentent les conséquences sur l’économie générale.

La consommation totale de soins en 2013 des patients DT2 s’élève à 6506€ (coûts directs). 33% représentés par les hospitalisations, 24% par les médicaments, 13.5% les paramédicaux et 11% les consultations médicales. Pour une population non diabétique ayant les mêmes critères (appariée), le coût de la prise en charge moyen est de 3668€. Ainsi le surcoût lié au diabète est de 2838€, porté par trois facteurs: l’hospitalisation, les médicaments et le poste paramédical.

En extrapolant à l’ensemble de la population DT2 en France, les coûts directs totaux du DT2 en 2013 ont été estimés à plus de 9 milliards d’euros.

Il existe des différences de coûts en fonction des schémas thérapeutiques:

  • Bithérapie (hors insuline): 4555€
  • Trithérapie et plus (hors insuline): 4754€
  • Patient traités par insuline: 12890€

Le surcoût revient à l’insuline, vraisemblablement parce que la population est plus grave, avec des besoins accrus de paramédicaux et d’hospitalisations.

En conclusion, cette analyse a l’intérêt de donner quelques chiffres de coûts apparents. Ils ne sont en rien corrélés avec l’efficacité des traitements, de la stratégie thérapeutique… Par contre, on constate que l’effort pourrait être dirigé prioritairement vers la population traitée par insuline afin au moins d’avoir de meilleurs résultats glycémiques compte tenu du coût de la prise en charge.

Abstract CO-04

JS