Chaque année, l’organisation du congrès donne en ouverture, un temps de parole à l’excellence locale dans le domaine de la recherche.

Deux présentations scientifiques par des équipes lyonnaises sur des sujets un peu éloignés de notre activité officinale.

La première présentation (G. Mithieux) s’intitule “Secrets de l’intestin anti-diabétique”. Il s’agit de comprendre les relations entre tube digestif et glucose. Le foie est l’organe principal de régulation de la glycémie. La glucose-6-phosphatase est très présente au niveau hépatique et également dans le rein et l’intestin. Ainsi ces deux organes interviennent également dans le relargage de glucose dans le sang notamment durant les périodes de jeûne. L’intestin intervient à hauteur de 20% des apports.

Il consomme également 20% du glucose dans le sang d’où son implication dans la baisse de la glycémie. Les études montrent que l’intestin est le site principal de rétention de la metformine (canaux lymphatique et vaisseaux sanguins). De même le rôle du tube digestif est modifié en fonction de la teneur en protéine du régime alimentaire. Au final, il existe des relations entre production endogène de glucose, diabète et obésité.

La deuxième présentation (M. C. Michalski) aborde le sujet de la qualité des graisses et leurs conséquences métaboliques.

Ses recherches montrent qu’en fonction de la structure des lipides alimentaires, l’absorption des graisses est plus ou moins rapide. On retrouve comme pour les glucides, des lipides “rapides” et des lipides “lents”. Les lipides qui se présentent sous une forme émulsionnée modifient le métabolisme lipidique post-prandial notamment chez le sujet obèse. Cela permettrait (j’emploie le conditionnel) à long-terme de diminuer le stockage des graisses en facilitant leur oxydation (β-oxydation) avec des perspective en prévention de l’obésité.

Le concept des lipides lents/rapides peut permettre d’optimiser l’absorption, la lipémie et l’utilisation métabolique de certains lipides. Mme Michalski a également abordé deux autres sujets de recherche, l’un sur l’endotoxémie postprandiale qui contribue à l’inflammation métabolique et l’autre sur les lipides polaires émulsifiants que l’on retrouve dans le soja (lécithine de soja) et  dans le lait. Il peuvent moduler l’absorption et l’impact métabolique des lipides.

Quand je vous disais que l’on part sur les chapeaux de roue…

JS