Nous avons eu successivement deux communications orales sur le sujet du coût du diabète en France . La première porte sur le DT2 à partir d’une base de données appelée EGB (Échantillon Généraliste des Bénéficiaires) qui comporte aléatoirement environ 600 000 patients enregistrés dans la base de donnée de l’assurance maladie. La deuxième étude a été réalisée par l’assurance maladie sur le diabète au sens large et sur une méthodologie différente avec un focus régional et par poste de dépense. Tout cela pour dire qu’il est tentant de mettre en parallèle les résultats obtenus mais que les conclusions peuvent être erronées.

Cette analyse a été effectuée à partir de la base de données exhaustive du régime général en France (59 millions d’individus). Un algorithme a été appliqué pour identifier le plus spécifiquement possible les patients diabétiques.

Le montant des dépenses remboursées en 2012 s’élève à 19 milliards €.

La population diabétique représentait 5% de la population assurée par le régime général en 2012. 14% de la population est en CMU-C et 74% en ALD diabète.

Le remboursement moyen est de 6710€ par patient diabétique contre 2090€ dans l’ensemble de la population. L’hôpital représente 42% du total des remboursements, 21% pour la pharmacie et 31% pour les autres soins de ville. 10% des personnes diabétiques concentrent 51% des 19 milliards d’euros (et 5% des personnes concentrent 35% des remboursements).

Le coût du diabète est donc de 10 milliards dont 23% en dépenses spécifiques et 77% en dépenses en lien avec le diabète.

L’étude montre des disparités régionales importantes en terme de coût moyen

  • L’outremer avec en particulier la Réunion (5080€), 48% CMU-C et 26% de populations insulino-traitée
  • La région PACA (3770€), 20% de populations insulino-traitée, forte dépense en auxiliaires médicaux
  • La région IDF (3060€), 18% de la population diabétique totale, 20% de populations insulino-traitée

L’assurance maladie a également poussée l’analyse au niveau des départements au sein même des régions avec là encore des disparités ainsi qu’une analyse par ADO par département.

Que conclure de tout cela, à ce stade, pas grand chose. Il y a des disparités, quelles sont leurs impacts sur l’efficacité de la prise en charge, sur l’atteinte de l’objectif glycémique attendu ? Quid de l’impact de l’observance qui peu augmente artificiellement/ transitoirement le coût.

Au global les résultats ont suscité de nombreux commentaires. L’étude de l’assurance maladie vient juste après la présentation de l’étude sur le coût du DT2 sponsorisé par MSD. Les deux approches ont leur intérêt mais pas forcément les mêmes objectifs.

Abstract CO-05

JS