Jeûne et fatigue brève

Jeûne intermittent, impact positif sur le sommeil, la masse et surtout la fatigue : pourquoi pas une piste ?

Une étude prospective interventionnelle a étudié sur 39 patients (36 femmes, dont 35 en cancer du sein) l’impact que pourrait avoir un jeûne intermittent de 14h sur des critères centraux de qualité de vie : le sommeil, la masse et surtout sur la fatigue.

Comment définissons-nous les troubles du sommeil ?,

Sommeil dit « normal » ; ressentie par 24 à 95% des patients et particulièrement chez 75% des patients en cancer avancé (2 fois plus que la population en général) ; avec une prééminence dans le cancer des poumons ou du sein.

Avec un impact significatif délétère sur la qualité de vie, les fonctions cognitives, les activités sociales et professionnelles, le sentiment de bien-être, et les fonctions neuroendocriniennes et immunitaires et en corollaire une espérance de vie réduite.

Ces troubles se traduisent par une réduction de la durée du sommeil, des minutes de sommeil profond, une augmentation des réveils, une incapacité fonctionnelle lors des journées sans sieste.


Plusieurs catégories de troubles du sommeil :

  • Les insomnies (Difficile de s’endormir, de rester endormi, un réveil très matinal, des
    somnolences).
  • Les troubles du rythme circadien.
  • L’apnée du sommeil.
  • Les myoclonies nocturnes et surtout le syndrome des jambes sans repos.
  • Les troubles du sommeil paradoxal (mouvements oculaires rapides) responsable
    probablement de la plasticité synaptique liée à la mémorisation, de la récupération des
    processus oxydatifs, de la créativité.
  • Les réveils partiels.


Considérant les facteurs de prédisposition 
(l’âge, la génétique, les désordres psychiatriques, les réveils multiples, les facteurs sociaux et éducationnels) et les facteurs péjoratifs (symptomatologie : la douleur, l’anxiété, les nausées/vomissements, les dyspnées ; les médications : BZD + /- alcool, les hypnotiques, les corticoïdes, les opioïdes, les diurétiques ; polyuries ; inadaptation à ces changements…), vont augmenter la fragmentation du sommeil mais aussi un dysfonctionnement des cycles circadiens fonctionnels (foie, intestin, cerveau, rein, poumons) et du système immunitaire.

La pandémie de Covid-19 
n’a pas arrangé la situation avec une prévalence mondiale de 36% d’insomnie (19% en France, 33% aux USA) ; les rythmes circadiens ont été perturbés par le stress/anxiété, le confinement à la maison/isolement social, les activités quotidiennes réduites, la
baisse d’exposition à la lumière du jour. Le maintien d’une bonne qualité de sommeil/réveil a probablement joué un rôle d’adjuvant naturel à la vaccination Covid-19.


Alors, comment gérer ces déséquilibres du sommeil et atténuer ses effets délétères ? 
Par un ensemble de mesure simples mais synergiques (prioriser un sommeil de 7-8h par nuit, mettre en place tous les facteurs favorisants : éviter les siestes tardives, maintenir des heures fixes de repas, une consommation limitée d’alcool et de caféine, consommer éventuellement des compléments à base de mélatonine, se lever chaque matin à heure régulière, un exercice physique quotidien, des exercices de relaxation avant d’aller au lit, un usage raisonné des écrans, une température fraîche de la chambre, en cas de difficulté d’endormissement au bout de 15-20mn, aller lire dans une autre pièce puis revenir dans la chambre dès que le sommeil s’impose).


Cette relaxation nécessaire et indispensable 
peut être obtenue par des activités apaisantes, de nombreuses études ont démontré les bénéfices de certaines techniques de Yoga : le classique Hatha Yoga (Yoga d’effort ; souffle, postures de tonification du corps, méditation), et le Yoga régénérant ou « restauratif » (relaxation, respirations conscientes, profondes). Ces perturbations du sommeil/cycles circadiens chez le patient en cancérologie sont les sources de perte de chance : sévérité, progression, toxicité et des perturbations génétiques démontrées. Au bénéfice des patients : il est donc fondamental de savoir écouter les patients âgés souffrant de troubles du sommeil et d’engager un dialogue constructif sur ce sujet au comptoir.



D’après une conférence MASCC 2022 TORONTO de Prof Sriram Yennu, USA, Identification of sleep- disturbance in geriatric cancer patients ; Diwakar Balachandran, USA, Challenges in managing the effects the covid-19 pandemic of sleep and ciradian rhythm disturbance in geriatric patients with cancer