Chaque année, cette thématique revient sur le devant de la scène avec toujours le même constat, la malnutrition et la dénutrition sont des symptômes très mal diagnostiqués dans le domaine du cancer.
Et, à dire vrai, ce n’est pas en voyant la salle plénière clairsemée que cela va nous rassurer sur l’intérêt porté au sujet.
Pourtant les études montrent que ce point est au cœur des préoccupations des patients et de leur famille.
La sarcopénie (modification de la composition corporelle entre les graisses et la masse maigre) a un impact important sur la malnutrition tout comme les phénomènes inflammatoires. Au final, la malnutrition a un impact significativement délétère sur la survie du patient.
Ainsi une intervention nutritionnelle la plus précoce possible, apporte des bénéfices sur de nombreux aspects. La stabilisation même du poids améliore la survie globale comme par exemple dans le cancer colorectal comparativement aux patients qui perdent du poids.
Il est important de pouvoir identifier les patients dénutris ou à risque de dénutrition grâce à des questionnaires validés.
La stratégie nutritionnelle proposée sera fonction de différents facteurs :
- Localisation tumorale
- Effets secondaires actuels
- Effets secondaires anticipés
- Durée prévue des effets secondaires
- Intention de traiter
La stratégie nutritionnelle développée par le diététicien se basera sur un bilan nutritionnel complet et l’intervention sera qualitative et quantitative avec une règle : si l’estomac fonctionne, il faut l’utiliser.
Dans le cas où l’intervention nutritionnelle ne débouche pas sur les résultats escomptés, il existe des traitements d’aide à la reprise de poids.
De nombreuses solutions ont été présentées avec des preuves cliniques très discutables. L’acétate de mégestrol (MEGACE®) et les corticostéroïdes restent les 2 alternatives avec le plus d’évidences cliniques sur l’amélioration de la fatigue, de la douleur et de l’appétit.
JS