Les survivants du cancer sont 14 millions de patients en 2012 et seront 18 millions en 2022 ; on constate que ces patients sont négligés, et souligne le manque de formation, d’études et de coordination de soins.

Exemple du faible nombre d’études : seulement 122 résultats sur PubMed en recherchant sur les mots-clés : cancer survivor+intervention+breast cancer

En effet, l’arrêt de tous les traitements et l’annonce de la guérison ne signifie pas la fin des symptômes, des effets secondaires liés à la maladie, aux soins et aux traitements.

Une étude en Angleterre montre que 70% des patients gère ces effets secondaires, mais que 10% ont besoin d’une prise en charge, et 20% sont des cas complexes nécessitant une prise en charge coordonnée.

Une organisation adaptée est nécessaire :

  1. Surveillance des symptômes
  2. Suivi des effets secondaires au long cours
  3. Modifier les comportements des soignants
  4. Coordonner les soins

 

Les épisodes dépressifs, l’anxiété, les neuropathies et la fatigue sont monnaie courante chez les malades mais aussi chez les patients guéris.

  • La dépression peut concerner 11% des patients en particulier si le patient est seul quand il rentre à la maison, s’il a été traité par des médicaments largement utilisés comme les taxanes (paclitaxel, docetaxel).

Leur dépistage est simple et rapide : il suffit de poser la question « dans les deux dernières semaines, combien de fois le patient a ressenti un sentiment de perte de plaisir (anhédonie) et d’humeur triste » ; au-dessus de plus de 8 fois, le patient nécessite une prise en charge individuelle et adaptée en fonction d’autres critères de détresse psychologique, sociale, familiale voire spirituelle.

Avant de soigner les épisodes dépressifs, l’anxiété ou la fatigue, la priorité est de soulager des symptômes invalidants pour la qualité de vie tels que la douleur.

  • Traiter les neuropathies (sensations de fourmillements, brûlures, crampes, spasmes) relève de la gageure actuellement ; ils ont un impact péjoratif sur la qualité de vie ; cet effet secondaire est très largement ressenti avec les dérivés de platine, la thalidomide, les taxanes, le bortezomib ou l’éribuline.

Les médicaments actuels n’ont pas démontré de réelle efficacité pour soulager ces patients même des mois après l’arrêt de la chimiothérapie.

 

  • La fatigue relève d’un processus complexe, multifactoriel dont la maladie, les soins, les traitements.

Seuls l’activité physique adaptée, le yoga, l’acupuncture ont réellement prouvé leur efficacité pour le moment sur la dépression, l’anxiété et la fatigue.

En résumé, la prise en charge des survivants du cancer nécessitent qu’on leur propose un plan de prise en charge personnalisé qui s’appuieraient sur des structures de soins adaptées, en ville comme à l’hôpital pour proposer des actions coordonnées et adaptées à leurs besoins. Il reste à faire des efforts pour offrir un parcours de soin sécurisé à ces survivants du cancer.

FV