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Une session marquante par la qualité de l’orateur espagnol qui nous a permis de voir un peu plus clair sur la notion de Microbiome et Cancer. Depuis quelques années, les sessions se multiplient sur le sujet et 2019 n’a pas dérogé à la règle. La question est importante par rapport au développement de l’immunothérapie et plus largement par l’implication potentielle du microbiome dans la genèse du cancer.

Cette présentation permet également de relativiser grandement le discours auquel nous sommes soumis au sein de nos officines concernant l’intérêt que constitue les probiotiques dans un contexte de dysbiose. Nous espérons que cette brève vous permettra de voir les choses différemment avec un regard beaucoup plus critique par rapport à l’offre grandissante de compléments à laquelle nous sommes soumis.

Tout d’abord il est important de distinguer le microbiote du microbiome.

Le microbiote est un ensemble de microorganisme qui se situe dans un endroit précis.

Le microbiome intègre la notion d’habitat, inclus les microorganismes, leur génome et surtout, leurs conditions environnementales et nous allons voir que cet élément est majeur pour l’efficacité des probiotiques.

Ce microbiome est localisé principalement au niveau du tube digestif mais on le retrouve également à d’autres endroits notamment dans la bouche. Au niveau digestif, il a pour fonction de digérer les glucides complexes, moduler le système immunitaire, synthétiser des vitamines, métaboliser les lipides, contrôler le niveau de glycémie en assurant le lien avec le cerveau.

On connait bien le lien entre cancer et virus (les virus HBV, HCV et HPV) avec un lien direct de causalité. Pour le microbiome, il y a des études de corrélations mais aucune étude de causalité directe avec le cancer.

Un consortium a été fondé pour réfléchir sur le sujet. Il s’agit de l’International Cancer Microbiome Consortium Consensus qui a publié ses premières recommandations dans la revue GUT en 2019. Il est composé de 18 experts et ils ont créé le concept de Dynamic symbionts (Dynamique des symbioses) qui permet d’expliquer comment une population symbiotique commensale chez un humain peut se transformer en agents pathogènes à l’origine de maladie.

Symbiote mutaliste -> Symbiote commensale -> symbiote parasite -> symbiote amensale

La dysbiose correspond à un déséquilibre par la perte d’un écosystème symbiotique microbien entrainant un passage d’un état d’homéostasie vers un état pathogène, potentiellement pro-oncogène dans le cadre de la cancérologie.

Cependant, il est nécessaire de pouvoir définir ce qu’est un microbiome  « normal » et c’est là que les choses se compliquent. En fonction de la hauteur d’analyse de l’écosystème, on peut avoir une vision du microbiome relativement stable permettant de définir une norme. Hors si on analyse le microbiome de manière plus précise, en profondeur, les chercheurs se sont rendus compte qu’il était en perpétuel mouvement de manière inter- et intra-individuelle. Ainsi pour un même individu, le microbiome changera tout au long de la journée en fonction de toute une série de facteurs.

La dysbiose sera donc spécifique d’un individu, d’une pathologie, d’une niche.

Le microbiome peut agir au niveau de l’étiopathogénie du cancer de multiples manières permettant de prolonger la survie des cellules et d’augmenter leur capacité de réplication :

  • Intégration génomique (les virus HCV, HBV, HPV)
  • Génotoxicité
  • Métabolisme
  • Immunité
  • Inflammation (Helicobacter pylori)

Cependant, le microbiome ne peut agir seul. Ainsi, les chercheurs parlent d’Interactome, le processus de cancérogenèse étant le résultat de multiples interactions entre le microbiome, son environnement et la vulnérabilité de l’hôte.

Dans ce contexte, il est démontré le lien de causalité entre Helicobacter Pylori et le cancer gastrique. Des études se sont penchées sur le cas de Fusobacterium nucleatum dans l’étiopathogénie des cancers colorectaux (CRC). Les résultats ne permettent pas de conclure au lien de causalité mais plutôt à une association entre Fusobacterium et CRC.

Cette session a suscité de nombreuses questions de la salle.

Le fait d’utiliser des fèces pour effectuer les analyses crée-t-il un biais par rapport à l’usage de tissus ? La réponse est non car les tissus sont souvent contaminés par des bactéries exogènes.

Des études sont en cours pour évaluer l’impact des traitements du cancer (Chimiothérapie, Radiothérapie ou immunothérapie) sur le microbiome.

Enfin la question des probiotiques a été posées. Quid de leur efficacité ?

Le chercheur a souligné le fait que vraisemblablement le délai d’action des probiotiques est très rapide. Cependant, comme nous l’avons vu, le microbiome est en perpétuel changement. Il est donc certain que la durée d’action d’un probiotique peut être très courte si l’environnement du microbiome n’est pas favorable. Ainsi, l’importance dans l’usage des probiotiques est de s’assurer que l’environnement est propice à son efficacité par l’adjonction de prébiotiques.

Enfin des études sont en cours pour évaluer l’intérêt des probiotiques dans la prévention du risque.

En pratique pour l’officinal

Un sujet éminemment intéressant et beaucoup plus complexe qu’il n’y parait. C’est un univers exceptionnel en perpétuel mouvement qui rend sa lecture très complexe.

Si on le ramène à l’échelle de notre activité, il est important de prendre du recul sur le sujet et de se poser les bonnes questions en considérant l’ensemble des dimensions sous l’angle quantitatif (nb de souches), qualitatif (type de souches), voie d’administration, durée de traitement, présence de prébiotiques associés… Questions pour lesquelles nous sommes loin d’avoir toutes les réponses.

Pour les équipes intéressées par le sujet, une veille bibliographique semble indispensable pour appréhender les avancées dans les nombreux domaines où le microbiome est étudié.

L’essentiel est d’avoir un regard critique sur les pseudo solutions proposées.

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