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Nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec le Dr Karinne Prulhière, oncologue médicale à la Polyclinique Courlancy située à Reims. Karinne est particulièrement orientée sur la prise en charge des patientes dans le cadre du cancer du sein et des cancers gynécologiques. Un grand merci Karinne pour nous avoir donné de ton temps en cette fin de congrès. Nous avons choisi ce moment car l’actualité sur le cancer du sein a été principalement programmée sur les deux derniers jours.

Nous avons tout d’abord abordé la question des résultats de l’étude MA-17 R et l’impact dans sa pratique. Karinne nous confirme que de plus en plus, notamment à l’instauration d’une hormonothérapie en adjuvant, elle prépare les patientes sur une durée de traitement qui ira au-delà des 5 ans que nous connaissions. C’est le cas pour toutes les patientes quelque soit la stratégie de traitement envisagée; à savoir après 5 ans de tamoxifène poursuivre le tamoxifène ou bien switcher vers un inhibiteur de l’aromatase (IA) (notamment en fonction du statut ménopausique de la patiente), ou bien des patientes qui ont reçu 2-3 ans de tamoxifène qui ont été switchées par 5 ans d’IA ou bien encore plus rarement chez des patientes ayant eu 5 ans d’IA d’emblée. Quoiqu’il en soit les données de la MA-17 R portent à 15 ans la durée de l’hormonothérapie.

La durée sera également plus longue, et c’est déjà le cas en pratique pour les patientes à haut risque avec des cancers du sein ayant un risque de récidive important (SBR 3, N+)

La question de l’observance est cruciale. On a du mal à la maitriser sur des durées plus courtes, qu’en sera t’il sur de telle durée de traitement. Si karinne dépiste un risque ou bien une inobservance avérée de la patiente (certaines ne s’en cachent pas), alors elle renforce son discours d’adhésion au traitement notamment sur ses bénéfices. Pour les IA, une ostéodensitométrie est réalisée systématiquement avant l’initiation du traitement et une complémentation avec du calcium et de la vitamine D est mise en place si nécessaire. Si les résultats de l’ostéodensitométrie montrent une ostéopénie ou bien une ostéoporose, Karinne demande l’avis du rhumatologue avant l’instauration d’un traitement spécifique pouvant contenir un bisphosphonate.

Karinne préconise de plus en plus à ces patientes la pratique d’une activité physique adaptée.

Concernant les résultats de l’étude PALOMA-2 avec le palbociclib, les résultats sont impressionnants. Il pourra être en première ligne de traitement dans le cancer du sein métastatique dans la pratique. Actuellement, le palbociclib est en ATU en 2ème ligne de traitement en association avec le Fluvestrant (Faslodex®) suite aux résultats de l’étude PALOMA-3.

Enfin l’actualité dans le cancer de l’ovaire, une thérapie orale disponible en pharmacie a attiré son attention. Il s’agit de l’olaparib (Lynparza®), traitement qui se prend en deux prises de 400mg/j, en dehors du repas (2h avant ou 1h après). Des résultats intéressants en maintenance après chimiothérapie sensible aux sels de platine chez les patientes ayant un cancer de l’ovaire BRCA muté.

Un grand merci à Karinne pour nous avoir fait part de ses impressions sur une cuvée 2016 qui ne restera pas dans les annales pour la richesse des données dans les cancers du sein et gynécologiques.

JS FV

 

 

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